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Portrait Un sens inné du spectacle

Depuis son plus jeune âge, Léa Marais, qui élève des vaches laitières et des porcs à Agonges, dans l’Allier, aime chanter, danser et pratiquer le théâtre.

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« Mes vaches connaissent tout mon répertoire ! sourit Léa Marais. Les porcs apprécient moins mon talent qui les effraie un peu ! » Enjouée, la jeune trentenaire dévoile sa robe charleston enfilée sous sa cotte en nous attendant. Perruque noire, longs gants, boa en plumes et talons aiguilles…, l’éleveuse s’est métamorphosée en un clin d’œil en une chanteuse de cabaret des Années folles.

 

Ses vaches suivent ses faits et gestes avec attention. « C’est drôle, ce décalage. Pouvoir rire de soi-même et “amuser la galerie” est une prédisposition familiale. Mon père a déjà dansé et chanté sur scène en tutu. Mon frère a un vrai talent d’imitateur. Et notre mère est fan. »

Une répétition par semaine

Salariée, depuis la fin de ses études agricoles, de l’exploitation paternelle abritant 55 vaches laitières et 150 truies en système naisseur-engraisseur, Léa consacre aussi du temps à ses passions pour le chant, la danse et le théâtre au sein de la troupe du village « Les joyeux bouffons d’Gonges ». Elle en a pris la présidence à la suite de son père en 2019.

 

« Nous répétons chaque vendredi soir et donnons habituellement un spectacle annuel, en juin, dans notre village ainsi que dans deux ou trois autres communes alentour. La crise sanitaire nous a bloqués depuis deux ans, mais nous avons continué nos répétitions. Nous remontons prochainement sur scène avec enthousiasme », poursuit l’artiste amateur, qui a commencé le chant et le théâtre dès l’école primaire grâce à un instituteur passionné. « À la maison, quand j’étais enfant, je jouais tous les jours à la “Star Academy”, avec un micro à la main. »

 

« Les joyeux bouffons d’Gonges » regroupe actuellement une dizaine de comédiens, de 10 à 70 ans, issus d’univers professionnels différents. « Nous aimons être ensemble. Nous sommes soudés. Nous rions beaucoup. Un peu d’improvisation sur scène ne nous fait pas peur. Et, Séverine, notre « super souffleuse », qui se tient toujours près de la scène construite par l’un de nous, amuse beaucoup le public », confie Léa.

 

La jeune femme ajoute : « Une activité artistique rompt l’isolement et donne confiance en soi. Je me sens capable de me glisser dans la peau de n’importe quel personnage. C’est un vrai bonheur de relever ce défi tout en distrayant les gens. »

Monique Roque-Marmeys

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